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39 ‖ JUIN 2024
Déterminants psychosociaux de la deviance chez les sujets souffrant de troubles mentaux : l’analyse d’un échantillon de quatre patients de l’Hôpital Psychiatrique de Bingerville_Abidjan
Résumé
La présente recherche vise à cerner les déterminants psychosociaux qui contribuent à la déviance chez les personnes souffrant de troubles mentaux. La démarche méthodologique adoptée prend en compte l’hôpital Psychiatrique de Bingerville comme terrain d’étude avec un échantillon de quatre patients sélectionnés à l’aide de la méthode d’échantillonnage raisonnée. L'analyse des données recueillies à partir de ces cas montre que la déviance chez les personnes souffrant de troubles mentaux est multifactorielle. Les déterminants psychosociaux jouent un rôle crucial dans le développement et la perpétuation de comportements déviants. Ces déterminants incluent des facteurs sociaux tels que le soutien familial, les interactions sociales, l'accès aux opportunités éducatives et professionnelles, ainsi que des facteurs psychologiques comme l'estime de soi et la résilience.
Au total, cette étude offre une pertinence sociale significative en contribuant à l'amélioration des politiques de santé mentale, à la réduction de la stigmatisation et à la promotion de soins centrés sur la personne. Elle permet de dévoiler les multiples facteurs de la déviance chez les personnes atteintes de troubles mentaux avec l'espoir que les résultats influencent positivement les décideurs, les praticiens et la société dans son ensemble, pour un changement de comportement à l’égard de ces personnes et pour une meilleure prise en charge de leur maladie.
Abstract
The purpose of this research is to identify the psychosocial determinants that contribute to deviance in people with mental disorders. The methodological approach adopted takes into account the Bingerville Psychiatric Hospital as a field of study with a sample of four patients selected using the reasoned sampling method. Analysis of the data collected from these cases shows that deviance in people with mental disorders is multifactorial. Psychosocial determinants play a crucial role in the development and perpetuation of deviant behaviours. These determinants include social factors such as family support, social interactions, access to educational and professional opportunities, as well as psychological factors such as self-esteem and resilience.
Overall, this study offers significant social relevance by contributing to improved mental health policies, reducing stigma, and promoting person-centred care. It unveils the multiple factors of deviance in people with mental disorders with the hope that the results will positively influence decision-makers, practitioners, and society as a whole, for a change in behaviour towards these people and for a better management of their disease.
Table des matières
Texte intégral
pp. 191-214
01/06/2024
Introduction
1La déviance désigne tout comportement, toute attitude qui s’écarte de ce qui est communément admis (N. Chaurand & M. Brauer, 2008). Les sociologues utilisent ce concept pour désigner un ensemble disparate de transgressions de conduites désapprouvées et d’individus marginaux (M. Cusson, 1992). Autrement dit, la déviance se définit comme l’envers de la norme qu’elle transgresse (L. Mucchielli, 2014). Elle est donc déterminée par la nature de la norme que l’acte en lui-même va transgresser. Pour exister comme question sociale, elle suppose la réunion de trois éléments : une norme, une transgression de cette norme et une réaction sociale à la transgression de cette norme (L. Mucchielli, 2014). M. Cusson (1992, p.7), la définit comme «l’ensemble des conduites et des états que les membres d’un groupe jugent non conformes à leurs attentes, à leurs normes ou à leurs valeurs et qui, de ce fait, risquent de susciter de leur part réprobation et sanction ».
2La déviance, dans le contexte des personnes souffrant de troubles mentaux est un phénomène complexe qui nécessite une compréhension approfondie des facteurs psychosociaux qui lui sont associés. Les individus atteints de troubles mentaux présentent souvent des comportements déviants qui peuvent perturber leur vie et le fonctionnement de la société. Dans un tel contexte, l'étude sur les déterminants psychosociaux de la déviance chez les personnes souffrant de troubles mentaux, focalisée sur quatre cas colligés à l’Hôpital Psychiatrique de Bingerville, revêt une pertinence sociale indéniable. Elle s'inscrit dans une perspective d'amélioration significative de la vie des individus touchés par des troubles mentaux, en éclairant les diverses facettes de la déviance qui souvent accompagnent ces conditions et, en identifiant des leviers d'action pour une intervention plus ciblée et efficace.
3Les déterminants psychosociaux constituent un concept multidimensionnel crucial dans le domaine de la psychologie, de la santé et des sciences sociales. Ils englobent un large éventail de facteurs qui influent sur le comportement, la santé, et le bien-être des individus. Le terme « déterminants » renvoie aux éléments qui contribuent de manière significative à la formation d'un état particulier, en l'occurrence, l’état psychologique et social d'un individu. Ces déterminants ne sont pas des causes isolées, mais plutôt des forces interagissant de manière complexe et dynamique pour influencer le vécu et le fonctionnement psychologique et social d’une personne.
4Le composant « psychosocial » combine deux dimensions essentielles : le psychologique et le social. La dimension psychologique inclut les processus mentaux, les attitudes, les croyances, les émotions et les perceptions individuelles. Elle explore comment ces éléments internes affectent le comportement et les choix de l’individu. La dimension sociale aborde les interactions avec l’environnement social, comprenant la culture, les normes sociales, les réseaux de soutien, l’appartenance à un groupe et les relations interpersonnelles. Ainsi, les déterminants psychosociaux rassemblent des éléments psychologiques et sociaux qui façonnent la manière dont un individu perçoit et réagit à son environnement.
5Les troubles mentaux sont des altérations significatives de la pensée, des émotions, des comportements ou des interactions interpersonnelles d'un individu, qui peuvent causer un certain niveau de détresse ou de dysfonctionnement dans sa vie quotidienne. Ces altérations sont souvent le résultat d'une combinaison complexe de facteurs biologiques, génétiques, environnementaux, sociaux, et psychologiques. Ils affectent la capacité de l’individu à fonctionner de manière optimale, à interagir avec son environnement et à maintenir des relations interpersonnelles saines.
6La déviance peut avoir des conséquences complexes et variées. D’un côté, elle peut entraîner des sanctions sociales et légales, telles que l'exclusion sociale, la discrimination, l'emprisonnement, ou d'autres formes de punition. D'un autre côté, elle peut aussi remettre en question les normes établies, catalyser le changement social et encourager la réflexion sur les valeurs et les attentes de la société. Ainsi, bien que la déviance soit souvent perçue de manière négative, elle peut également jouer un rôle dans le développement et l'évolution d'une société en stimulant des discussions et des actions visant à améliorer et à changer les normes existantes.
7Les troubles mentaux se manifestent à travers une multitude de symptômes qui varient en fonction du type de trouble. Ils peuvent inclure des changements dans la cognition (pensées, perceptions), l'humeur (tristesse, excitation), le comportement (actions), ou la manière de comprendre le monde qui nous entoure. Par exemple, la dépression peut être caractérisée par une humeur persistante de tristesse et de désintérêt pour les activités normalement appréciées, tandis que l'anxiété peut se manifester par une appréhension constante et des attaques de panique.
8Plusieurs facteurs peuvent contribuer au développement des troubles mentaux. Les composantes biologiques incluent des déséquilibres chimiques dans le cerveau, des anomalies génétiques, ou des altérations neurologiques. Les influences environnementales, telles que le stress, les traumatismes, les événements de vie, les relations familiales ou sociales, peuvent également jouer un rôle crucial. De plus, les schémas de pensées et les comportements acquis au fil du temps, ainsi que des facteurs socioculturels comme les normes sociales et les attentes culturelles, peuvent influencer la manifestation des troubles mentaux.
9La déviance, en tant qu'écart par rapport aux normes et aux attentes sociales, est un phénomène souvent présent chez les individus atteints de troubles mentaux. Ces troubles peuvent altérer profondément la perception de la réalité, les réactions émotionnelles et les prises de décision, pouvant conduire à des comportements déviants. Comprendre les déterminants psychosociaux de ces comportements est essentiel pour une prise en charge appropriée et pour améliorer la qualité de vie de ces individus. Dans le contexte spécifique de l'Hôpital Psychiatrique de Bingerville, cette étude cherche à contextualiser ces déterminants en observant des cas concrets de patients atteints de troubles mentaux. Haut du formulaireQuels sont alors les facteurs psychosociaux qui contribuent le plus à l'émergence de comportements déviants chez les personnes souffrant de troubles mentaux à l'Hôpital Psychiatrique de Bingerville ? Telle est la question que soulève la présente étude.
10La littérature sur la déviance mentale, en particulier la déviance des schizophrènes demeure relativement riche. Cependant il existe peu de validation empirique sur ce sujet dans les pays d’Afrique. Les recherches antérieures ont abordé la déviance en lien avec les troubles mentaux sous plusieurs angles. Les travaux de B. Link et J. Phelan (2001) mettent en lumière le rôle crucial de la stigmatisation dans la vie des personnes atteintes de troubles mentaux, soulignant comment cette stigmatisation peut influencer le comportement déviant et l'isolement social. G. Thornicroft (2006) a examiné en profondeur les effets des interactions sociales et du soutien social sur la manifestation de comportements déviants chez les individus atteints de troubles mentaux. L'importance des réseaux sociaux, du support familial et de l'intégration communautaire a été mise en évidence. Concernant l’influence culturelle, la recherche de L. Kirmayer et al. (2011) a permis de déterminer l'impact des normes culturelles et des croyances sur la manifestation des comportements déviants chez les individus souffrant de troubles mentaux. L'intégration des normes sociétales dans le processus de traitement et d'adaptation a été identifiée comme un élément clé. En revanche, peu d'études ont examiné ces déterminants spécifiques chez les patients de l'Hôpital Psychiatrique de Bingerville en Côte d'Ivoire. Cette revue de littérature souligne ainsi l'importance d'une analyse approfondie des déterminants psychosociaux dans ce contexte spécifique, à partir du cas colligé de l’hôpital psychiatrique. Dans le cadre de cette étude, plusieurs approches théoriques peuvent être mobilisées pour offrir une compréhension plus approfondie du phénomène.
11S.B. Howard (1985), à travers sa théorie de l’étiquetage social, examine comment les individus internalisent et réagissent aux étiquettes sociales associées à leur condition mentale. Cette théorie peut aider à comprendre comment la stigmatisation sociale peut influencer la déviance chez les personnes atteintes de troubles mentaux.
12Plus loin, H. Tajfel (1981) explore à travers sa théorie de l'identité sociale, la manière dont les individus définissent leur identité en fonction de leur appartenance à des groupes sociaux. Cette approche peut aider à éclairer la manière dont l'identité sociale des personnes souffrant de troubles mentaux est influencée par la perception de la stigmatisation et son impact sur leur comportement.
13Pour sa part, H. Blumer (1969), à travers sa théorie de l'interactionnisme symbolique, analyse le rôle des interactions sociales et des significations attribuées aux comportements. Cette théorie permet d’éclairer la manière dont les interactions sociales et les normes culturelles influent sur les comportements déviants des individus souffrant de troubles mentaux. Aux approches mentionnées, on pourrait également ajouter celle de J. Bowlby (1978) à propos de l’attachement. Cette théorie examine comment les relations familiales et sociales influencent le développement et le comportement des individus. Elle peut donc aider à analyser le rôle des expériences précoces et des relations familiales dans la déviance des personnes souffrant de troubles mentaux. Pour terminer, la théorie du coping (R. Lazarus & S. Folkman,1984) permet d’examiner la manière dont les individus font face au stress et aux défis de la vie. Elle peut être utile pour comprendre les mécanismes d'adaptation des personnes atteintes de troubles mentaux face à la stigmatisation et aux difficultés sociales.
14A la lumière des éléments qui précèdent, cette étude vise à cerner les déterminants psychosociaux qui contribuent à la déviance chez les personnes souffrant de troubles mentaux à partir d’un échantillon de quatre cas colligés de l'Hôpital Psychiatrique de Bingerville.
15Plus particulièrement, il s’agit :
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d’examiner le rôle du contexte familial et des interactions sociales dans le comportement déviant des personnes souffrant de troubles mentaux, en identifiant les relations et les dynamiques familiales qui pourraient être des déterminants importants ;
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d’analyser les antécédents de traumatismes dans l'enfance ou d'événements traumatiques vécus par les individus atteints de troubles mentaux pour comprendre le rôle joué par ces expériences ;
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d’explorer la manière dont les individus perçoivent la stigmatisation liée à leur état mental et comment cette perception affecte leur comportement déviant et leur intégration sociale.
16Ce travail de recherche vise alors à éclairer le rôle du contexte social dans la déviance chez les personnes souffrant de troubles mentaux, en mettant en lumière l'interaction entre les facteurs psychosociaux et le comportement déviant.
Matériaux et Méthodes
Site et participants
17L’hôpital Psychiatrique de Bingerville est notre terrain d’étude. L’échantillon d’enquête concerne quatre cas cliniques de personnes souffrant de troubles mentaux internées dans cet établissement. Les quatre cas ont été sélectionnés en utilisant la méthode d’échantillonnage raisonnée. Les critères de sélection sont présentés dans le tableau suivant :
Tableau N°1 : Critères de sélection des cas étudiés
Critères |
Définitions |
Diagnostic et symptômes |
Chaque cas présentait un diagnostic psychiatrique spécifique tel que la schizophrénie, la dépression, etc. Les symptômes associés à chaque cas ont été analysés. |
Antécédents médicaux et familiaux |
Les antécédents médicaux et familiaux des participants ont été pris en compte pour évaluer l'influence des facteurs génétiques et environnementaux sur leur condition. |
Trajectoire de vie |
La trajectoire de vie de chaque individu, y compris les événements marquants, les transitions importantes, les expériences traumatiques, a été examinée pour comprendre comment ces éléments peuvent contribuer à la déviance. |
Sévérité des symptômes |
La sévérité des symptômes des troubles mentaux a été évaluée à l'aide d'échelles validées et d'entretiens cliniques approfondis. |
Soutien social |
L'étude a également pris en compte le niveau de soutien social que chaque individu avait, qu'il soit familial, amical ou communautaire, et comment cela pouvait influencer leur comportement déviant. |
Réponse au traitement |
La réponse de chaque cas aux traitements en cours a été examinée, mettant en lumière l'efficacité des interventions actuelles. |
Contexte Socio-économique |
Le contexte socio-économique de chaque individu a été pris en considération, y compris le niveau d'éducation, l'emploi, le statut socio-économique de la famille, pour évaluer son impact sur leur déviance. |
Source : Touré, 2023
Outils de collecte des données
18En tenant compte de la complexité du phénomène étudié, nous avons utilisé les outils de collecte suivants :
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Grille d’observation : des observations cliniques des participants dans leur environnement hospitalier ont été effectuées ;
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Entretiens semi-structurés : ces entretiens ont été réalisés pour obtenir des informations détaillées sur les expériences individuelles des participants (antécédents personnels, relations interpersonnelles, trajectoires de vie, perceptions des participants sur leur état mental et facteurs influant sur leur comportement déviant) ;
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Analyses des dossiers médicaux : les dossiers médicaux des participants ont été examinés pour obtenir des informations sur les diagnostics, les traitements précédents, les antécédents médicaux, les traitements actuels et toute autre information pertinente pour comprendre leur état mental.
Méthodes d’analyse des données
19La présente recherche s’inscrit dans une démarche qualitative de type phénoménologique, puisqu’elle vise non seulement à connaître le point de vue des acteurs, mais aussi à comprendre la signification qu’ils donnent à leurs actions. L’approche phénoménologique en recherche qualitative étudie le sens manifeste des discours et le vécu des sujets. Elle privilégie les perceptions des acteurs, leur expérience du monde qui les entoure. Outre cette méthode, nous avons également fait recours à la méthode biographique, la méthode compréhensive et l’analyse de contenu.
Résultats
Présentation du profil des cas étudiés
Profil du CAS 1 : Monsieur GH né le 02/08/1959, célibataire et vivant à Adjamé.
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Eléments biographiques
20Famille : le père et la mère de GH sont mariés et vivent à Adjamé. Son père était policier à la retraite et sa mère ménagère. A l’âge de 41 ans GH perd son père et plus tard sa mère.
21La fratrie : Il est le second sur les 18 enfants au niveau de la lignée paternelle. Il est aussi le deuxième enfant sur 9 enfants au niveau de la lignée maternelle.
22Developpement staturopondéral et psychomoteur : Il note un retard dans le langage
23La scolarité : il débute sa scolarité à 8 ans et l’achève en classe de CM1. Il abandonne les études car dit-il victime de négligence de la part de son père vu le nombre d’enfants à charge.
24Enfance et adolescence : Il a passé une grande partie de son enfance dans une famille monogamique en présence des deux parents. Il quitte ses parents en début d’adolescence pour vivre avec un tuteur. Il signale des cas de maltraitances avec son tuteur.
25Premier rapport sexuel : A l’âge de 16 ans, GH a eu son premier rapport sexuel avec sa petite amie. Ils avaient le même âge.
26Mode de vie : A 63 ans il vit chez ses parents à Adjamé. Il se drogue et consomme beaucoup la cigarette.
27Autoportrait : Il se décrit comme étant beaucoup agressif
28La vie professionnelle : sans emploi et sans formation
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Antécédents médicaux
29Histoire de la maladie : il a été admis à l’HPB pour incendie volontaire et destruction des biens d’autrui. Il est suivi à l’hôpital psychiatrique de Bingerville depuis 2021 pour un trouble psychotique. Au cours de sa maladie il a commis plusieurs actes déviants dont le vagabondage, incendie, tentative d’incendie, tentative de suicide, destruction volontaire de biens d’autrui.
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Observations cliniques
30Facteurs psychosociaux ayant favorisé le passage à l’acte : les hallucinations, souvent effet de la consommation de substances psychoactives sur le psychisme ; sentiment de frustration car ses frères ne lui accordent pas d’importance parce qu’il n’a pas de moyens. Cette situation explique les incendies, le vagabondage, l’errance. Le manque de travail explique les tentatives de suicide.
31Antécédents judiciaires : Il a été arrêté une fois mais ces différents actes n’ont pu être qualifiés d’actes délinquants compte tenu de son état mental certifié par un rapport psychiatrique.
Profil du CAS 2 : Il s’agit de monsieur XM, né le 22/01/1996 à Yopougon. Il est célibataire sans enfants.
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Eléments biographiques
32Famille : Son père réside à Bongouanou. Il est Planteur et acheteur de cacao. Sa mère est commerçante elle vit à Yopougon Sicogi. Les deux parents se sont séparés pendant qu’il était adolescent (il a fréquemment assisté à la violence et l’agressivité du père envers la mère).
33La fratrie : Au niveau de la lignée maternelle il est le troisième sur 4 enfants ; au niveau de la lignée paternelle il est le 1er sur 6 enfants.
34Developpement staturopondéral et psychomoteur : Il n’a pas signalé de trouble du développement staturopondéral et psychomoteur.
35La scolarité : il débute sa scolarité à 4 ans et l’achève en classe de terminale sans avoir eu le BAC. Il a abandonné les études. Depuis la classe de troisième il s’adonnait au broutage sous l’influence des pairs.
36Enfance et adolescence : Son enfance s’est déroulée dans une navette après la séparation de ses parents à la recherche du parent facilement manipulable. L’adolescence s’est passée le plus avec la maman dans des conditions de vie difficiles.
37Premier rapport sexuel : A l’âge de 13 ans il fut victime d’abus sexuel de la part de la servante qui avait 20 ans à l’époque.
38Mode de vie : A 26 ans il vit avec sa mère à yopougon. Il est usager de drogue (cannabis). Il consomme la drogue pour un mieux-être physique et psychique car il présente les deux dépendances.
39Autoportrait : Il se décrit comme étant un mauvais garçon
40La vie professionnelle : sans emploi et sans formation
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Antécédents médicaux
41Histoire de la maladie : il a été admis à l’HPB pour agressivité. Il est suivi à l’HPB depuis le 12/05/2019 pour trouble de l’humeur induite par des substances psychoactives (drogue). Au cours de la maladie il y a eu plusieurs comportements déviants dont la violence envers sa mère et plusieurs personnes, le vol d’argent à la maison, consommation de drogue (cannabis), la cybercriminalité (broutage).
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Observations cliniques
42Facteurs psychologiques ayant favorisé le passage à l’acte : la dépendance psychique et physique à la drogue explique la violence et le vol ; Avoir eu très tôt son premier rapport sexuel ; l’école buissonnière. Le besoin d’argent explique les vols.
43Facteurs sociaux ayant favorisé le passage à l’acte : L’influence des pairs a favorisé l’abandon de l’école, la consommation de drogue, le broutage.
Antécédents judiciaires : il est sans antécédent judiciaire.
44Profil CAS 3 : Il s’agit de mademoiselle KT née le 14/11/1981 à Yopougon. Elle est célibataire et mère de 3 enfants qui sont de pères différents. Elle vit chez ses parents à Yopougon. Elle est coiffeuse et couturière.
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Eléments biographiques
45Famille : Son père est décédé alors qu’elle avait 22ans. Il était banquier et résidait à Yopougon . Sa mère est commerçante elle vit à yopougon. Ses deux parents ont vécu ensemble jusqu’à la mort du père. Elle n’aurait pas gardé une bonne image de ses deux parents qu’elle trouvait trop difficiles.
46La fratrie : Au niveau de la lignée maternelle elle est la 6ième sur 9 enfants ; au niveau de la lignée paternelle elle est la 11ème sur 14 enfants.
47Développement staturopondéral et psychomoteur : elle n’a pas signalé de troubles du développement staturopondéral et psychomoteur.
48La scolarité : elle a été scolarisée à 6 ans. Elle abandonne délibérément l’école au niveau de la classe de sixième.
49Enfance et adolescence : Son enfance s’est déroulée auprès de ses deux parents. Son adolescence s’est déroulée dans les mêmes conditions.
50Premier rapport sexuel : A l’âge de 18 ans avec son petit ami d’alors. Elle a eu 3 enfants sur 5 grossesses dont 2 avortements. J’ai eu mes premières règles à 16 ans.
51Mode de vie : A 41 ans elle vit avec ses enfants chez sa mère à Yopougon. Elle ne consomme ni de drogue, de tabac et d’alcool.
52Autoportrait : Elle se décrit comme étant très aggressive
53La vie professionnelle : couturière, coiffeuse
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Antécédents médicaux
54Histoire de la maladie : Elle a été admise à l’HPB pour hallucination et insomnie… . elle est suivie à l’HPB depuis le 01/10/2010 pour une psychose délirante. Au cours de la maladie il y a eu plusieurs comportements déviants dont la violence, menace de mort, bagarres, tentative de suicide, injures en publique, tentative de meurtre, le vol de gaz et d’argent à la maison, fugues.
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Observations cliniques
55Facteurs psychologiques ayant favorisé le passage à l’acte : les hallucinations, le sentiment de frustration expliquent les violences physiques et verbales, les vols, la tentative de meurtre, la tentative de suicide.
56Facteurs sociaux ayant favorisés le passage à l’acte : Sa situation socioprofessionnelle expliquerait aussi les vols.
57Antécédents judiciaires : Elle a été déjà arrêtée une fois pour violence physique et verbale. Mais l’affaire n’a pas eu de suite. Elle a été relâchée le même jour.
Identification des éléments psychosociaux qui semblent influencer la déviance chez les patients
58L'analyse des déterminants psychosociaux révèle un tableau complexe des facteurs qui influent sur la déviance chez les personnes souffrant de troubles mentaux. Ces déterminants peuvent varier en intensité et en interaction selon les individus, mais ils jouent un rôle crucial dans la compréhension de la manifestation de comportements déviants au sein de cette population vulnérable.
59Tout d'abord, le contexte familial se révèle comme un déterminant central. Un environnement familial marqué par des tensions, des conflits, des abus ou un manque de soutien peut influencer de manière significative la propension à adopter des comportements déviants. Les traumatismes et les expériences négatives vécus au sein de la famille peuvent contribuer à la dégradation de la santé mentale et favoriser des conduites déviantes comme un mécanisme d'échappatoire ou de défense.
60Ensuite, la stigmatisation sociale et l'exclusion ont un impact profond. Les personnes souffrant de troubles mentaux font souvent face à des jugements négatifs, à la marginalisation et à la discrimination, ce qui peut affecter leur estime de soi et leur identité. La stigmatisation peut pousser ces individus à des comportements déviants comme une tentative de défier ces préjugés ou de s'adapter à un rôle que la société leur a attribué.
61Les traumatismes antérieurs, en particulier les abus et les violences subis, émergent également comme un déterminant majeur. Ces expériences peuvent altérer profondément la perception de soi et du monde, conduisant souvent à des comportements déviants dans le but de faire face à la douleur émotionnelle et au stress engendrés par ces traumatismes.
62Dans les cas cliniques sus-évoqués, l’agression est aussi une réponse à l’autre. Elle peut se manifester face à une provocation verbale, une insulte, ou une provocation physique. Elle est majorée en cas de blessure provoquant de la douleur. Cette réponse par l’agressivité sera d’autant plus forte que la provocation vient d’une personne que l’agresseur estime ou que cette provocation lui fait perdre la face devant autrui. Ce qui se joue ici est non seulement la provocation par l’adversaire, future victime, mais aussi l’interprétation cognitive qui en est faite par celui qui va agresser. Ainsi tout malade mental n’est pas criminel. Toute généralisation est erronée et dangereuse. Bien plus qu’un changement d’opinion à l’égard des malades mentaux, c’est un changement d’attitude qui mériterait d’être effectué dans leur intérêt. Il conviendrait que la politique de santé mentale s’attache bien plus à l’aspect curatif qu’à l’aspect répressif des malades mentaux criminels, sans pour autant l’abolir totalement.
63Par ailleurs, la qualité des relations interpersonnelles joue un rôle crucial. Les individus ayant des liens sociaux faibles ou inadéquats peuvent être plus enclins à rechercher des gratifications ailleurs, parfois dans des comportements déviants. Le manque de soutien social peut créer un sentiment de solitude et d'isolement, incitant à des comportements qui cherchent à compenser ce vide.
64Enfin, les facteurs culturels ne doivent pas être sous-estimés. Les normes culturelles, les valeurs et les attentes sociales concernant le comportement des personnes souffrant de troubles mentaux peuvent avoir un impact significatif. La conformité à ces attentes ou la rébellion contre elles peut influencer la propension à des comportements déviants en fonction du contexte culturel.
65En somme, l'analyse des déterminants psychosociaux souligne l'importance de prendre en compte ces multiples facettes pour comprendre et aborder les comportements déviants chez les personnes souffrant de troubles mentaux. Il est impératif de concevoir des interventions ciblées qui tiennent compte de ces déterminants afin de réduire la déviance et d'améliorer le bien-être et la qualité de vie de cette population.
66Les appartenances sociales influencent le comportement du malade mental. Nos résultats ont montré que les sujets ayant le sentiment d’appartenir à un groupe sont significativement plus agressifs que les individus isolés. Le sujet a tendance à se conformer aux normes du groupe. Il module son comportement en fonction de ce qu’il imagine que les autres attendent de lui. Par ailleurs, pour certains, le fait d’avoir été humiliés en public a pour conséquence qu’ils tenteront de rétablir une identité positive quel que soit le prix à payer. C’est le cas de Monsieur XM ou l’influence indirecte des appartenances sociales est intervenue dans l’attitude du malade mental.
Discussion
67Les déterminants psychosociaux influençant la déviance chez les personnes souffrant de troubles mentaux ont été examinés par de nombreux chercheurs, offrant un aperçu des facteurs impliqués. Parmi ces déterminants, le contexte familial émerge comme une influence majeure. La qualité des relations familiales et l'environnement domestique ont un impact significatif sur les comportements déviants. On pourrait alors établir un parallèle entre nos conclusions et celles des auteurs (J. Brook et al., 1997 ; P. Noller, 1994) qui estiment que l’attachement et la proximité avec les parents durant l’enfance et l’adolescence ont des effets bénéfiques sur le développement car ces éléments permettent à chaque individu de se construire une protection contre la détresse psychologique et l’engagement dans des comportements déviants. Dans la même dynamique, des études ont également montré que des relations parentales caractérisées par l’hostilité ou les conflits sont des signes de dysfonctionnement familial qui engendrent des difficultés personnelles chez les adolescents (G. Patterson, 1982). En effet, selon R. Loeber et M. Stouhammer-Loeber (1986), les adolescents qui vivent dans de tels contextes familiaux finissent par développer des comportements déviants.
68La stigmatisation sociale a été également identifiée comme un déterminant majeur. La littérature (Stuart, 2003), montre de manière convergente que la stigmatisation peut impacter négativement l’estime de soi des individus atteints de troubles mentaux, les poussant à adopter des comportements déviants comme une tentative de gérer cette stigmatisation et de restaurer leur estime de soi. E. Goffman (1986) a exploré le concept de stigmatisation et ses conséquences sur le comportement. Dans le cas des personnes souffrant de troubles mentaux, la stigmatisation peut les pousser vers des comportements déviants. La pression sociale et les préjugés peuvent les conduire à adopter des comportements qui s'écartent des normes sociales, souvent perçus comme une manière de résister à cette stigmatisation.
69Les traumatismes antérieurs jouent également un rôle crucial. Des expériences traumatiques non résolues peuvent conduire à des troubles mentaux et parallèlement à des comportements déviants comme un moyen de faire face à la douleur émotionnelle persistante liée à ces traumatismes. Les travaux de B. Van der Kolk (1986) ont montré que les traumatismes non résolus peuvent conduire à des troubles mentaux et à des comportements déviants comme des mécanismes d'adaptation. Les personnes souffrant de troubles mentaux peuvent recourir à des comportements déviants pour faire face aux traumatismes vécus, soulignant l'interrelation entre l'expérience traumatique et la déviance. En outre, les relations interpersonnelles sont essentielles. Les individus souffrant de troubles mentaux qui manquent de relations sociales positives peuvent être plus enclins à développer des comportements déviants, cherchant parfois à compenser le manque de soutien ou à exprimer leur malaise. Des études comme celle de J. Bowlby (1969) mettent en évidence l'importance des relations d'attachement dans la vie des individus. Un manque de relations interpersonnelles positives peut conduire à des comportements déviants chez les personnes atteintes de troubles mentaux, qui peuvent chercher à compenser ce manque par des actions non conformes aux normes sociales.
70La famille est souvent soulignée comme un déterminant clé dans la manifestation de la déviance. La qualité des relations familiales, le niveau de soutien émotionnel, et l’histoire des abus ou négligences dans l'enfance peuvent affecter considérablement le comportement déviant. Selon plusieurs études (M. Anaut, 2005; L. Blanchet et M. Messier, 1999 ; C. Côté, 2000 ; M. Elkaïm, 2003; J. Maisondieu et L. Métayer, 2001), un environnement familial instable est corrélé avec un risque accru de comportements déviants chez les personnes souffrant de troubles mentaux. Aussi, les normes culturelles sont des déterminants incontournables. La manière dont la société perçoit et traite les personnes souffrant de troubles mentaux, ainsi que les attentes culturelles envers leur comportement, ont une influence sur la déviance. Les individus peuvent adopter des comportements déviants en réaction à ces normes ou en tentant de s'y conformer.
71Le passage à l’acte peut être compris comme une conduite, c’est-à-dire une manière de se comporter d’un sujet dans une situation donnée à un moment donné de sa trajectoire existentielle. Comme toute conduite, il a un sens et s’inscrit dans un environnement lui-même signifiant. Il est une adresse à l’autre, se situant dans une relation avec autrui. En dehors de l’aspect constamment révoltant et parfois monstrueux de l’acte, le passage à l’acte meurtrier est le témoin d’une souffrance. Si cette dernière n’est pas inhérente à une maladie mentale, elle peut être le fait d’un dysfonctionnement de la personnalité. C’est pourquoi il serait préférable de considérer les troubles de la personnalité non seulement sous l’angle judiciaire mais aussi sous l’angle médical. L’agressivité pousse à la violence qui se déclenche lorsqu’il y a rupture d’équilibre entre les impulsions et le contrôle interne.
72L’étude sur les déterminants psychosociaux de la déviance chez les personnes souffrant de troubles mentaux, basée sur quatre cas colligés à l’Hôpital Psychiatrique de Bingerville, ouvre la voie à plusieurs perspectives potentiellement fructueuses pour la recherche future dans ce domaine complexe.
73D’abord, l’élargissement de l’échantillon et des sites d'étude : Pour obtenir des résultats plus généralisables, il est essentiel d'élargir la taille de l'échantillon et d'inclure plusieurs hôpitaux psychiatriques à travers la Côte d'Ivoire ou même à l'échelle internationale. Cela permettrait de mieux comprendre les variations potentielles dans les déterminants psychosociaux en fonction des contextes culturels, socio-économiques et géographiques.
74En outre, l’approche longitudinale : L'adoption d'une perspective longitudinale permettrait d'analyser les changements dans les déterminants psychosociaux et les comportements déviants au fil du temps. Cette approche offrirait des aperçus sur l'évolution des facteurs influents et des trajectoires de la déviance, aidant ainsi à concevoir des interventions adaptées à différentes phases de la vie des patients.
75Ensuite, Incorporation de méthodes mixtes : Combiner des méthodes quantitatives et qualitatives pourrait apporter une compréhension plus complète des déterminants psychosociaux de la déviance. Les données quantitatives offrent des tendances et des corrélations, tandis que les entretiens qualitatifs permettent de capturer la profondeur et la complexité des expériences individuelles.
76Aussi, l’intégration de l'approche patient centrée : Impliquer les patients dans le processus de recherche en tant que partenaires actifs peut enrichir la compréhension des déterminants psychosociaux. Leurs perspectives et leurs récits peuvent éclairer les chercheurs sur les mécanismes complexes qui sous-tendent la déviance et les aider à élaborer des solutions plus adaptées.
77Par ailleurs, l’étude comparative internationale : Comparer les déterminants psychosociaux de la déviance entre différents pays ou régions peut mettre en lumière des variations culturelles et systémiques. Cela peut conduire à des découvertes surprenantes et permettre le partage des meilleures pratiques pour la prise en charge des personnes atteintes de troubles mentaux.Enfin, l’intervention et recherche-action : Intégrer des composantes d'intervention dans la recherche peut éclairer sur l'efficacité des interventions existantes ou sur la nécessité de nouvelles approches pour atténuer les déterminants psychosociaux de la déviance. En combinant ces perspectives, la recherche future sur les déterminants psychosociaux de la déviance chez les personnes souffrant de troubles mentaux peut contribuer à une compréhension plus approfondie et holistique de ce phénomène complexe, conduisant ainsi à des interventions plus efficaces et adaptées pour cette population vulnérable.
Conclusion
78Cette étude présente une pertinence cruciale dans la mesure où elle enrichit la compréhension des déterminants psychosociaux de la déviance chez les personnes souffrant de troubles mentaux. Elle offre des perspectives nouvelles et approfondies qui contribueront à l'avancement de la recherche dans le domaine de la santé mentale avec des implications concrètes pour les politiques de santé et les pratiques cliniques.
79Pour améliorer les interventions psychosociales et les politiques de santé mentale visant à réduire la déviance chez les personnes souffrant de troubles mentaux, plusieurs recommandations peuvent être mises en avant :
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Approche holistique et personnalisée : Les interventions doivent être holistiques, tenant compte des divers déterminants psychosociaux de la déviance. Chaque individu ayant des besoins différents, une approche personnalisée est essentielle pour cibler précisément les problèmes et fournir un soutien adapté ;
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Prévention et sensibilisation : Des campagnes de sensibilisation à grande échelle sur la santé mentale doivent être menées pour réduire la stigmatisation et sensibiliser la société aux problèmes de santé mentale. Une sensibilisation accrue peut encourager le dépistage précoce et la recherche d'aide, réduisant ainsi les comportements déviants ;
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Formation et sensibilisation des professionnels de la santé : Les professionnels de la santé doivent être régulièrement formés sur les dernières avancées en matière de santé mentale et sur la manière de reconnaître et de traiter les troubles mentaux de manière adéquate. Cela améliorera la qualité des soins prodigués aux personnes souffrant de troubles mentaux ;
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Accès facilité aux services de santé mentale : L'accessibilité financière et géographique aux services de santé mentale doit être améliorée. Des centres de santé mentale abordables et facilement accessibles doivent être établis dans diverses régions pour garantir que les individus aient un accès adéquat aux soins mentaux ;
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Appui aux familles et aux aidants : Les familles et les aidants jouent un rôle crucial dans le soutien des personnes atteintes de troubles mentaux. Des programmes d'éducation et de soutien spécifiques doivent être mis en place pour les aider à mieux comprendre et à faire face aux défis liés aux troubles mentaux ;
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Pour citer ce document
Quelques mots à propos de : Kinanya Donatien Toure
Université Félix Houphouët Boigny_Abidjan
Département de Psychologie
tourekinaya@gmail.com